Louis Fabre

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RENCONTRES VIGNERONNES

Louis Fabre

Interview de Louis Fabre du Château de Luc sur Orbieu dans l'Aude

 

L’histoire de Louis Fabre, vigneron au château de Luc

 

Louis Fabre a commencé par suivre sa voie en étant ingénieur agronome après un passage en tant qu'officier de marine dans l'armée. Il a ensuite souhaité revenir au domaine familial établi au Château de Luc depuis 1870 pour aider son grand-père ainsi que son père et prendre la relève accompagné de ses enfants et de son épouse. Aujourd'hui, ils produisent 1 million de bouteilles par an à destination de la Suisse, de l'Allemagne et de la Hollande.

 

 

 

 

Depuis quand les Fabre sont-ils vignerons dans les Corbières ?

Louis Fabre : Les plus anciennes traces écrites attestant de la présence de notre famille dans les Corbières remontent à 1605. Nous faisons partie de la paysannerie française, et à ce titre la transmission familiale est une valeur importante. Les livres de compte conservés depuis 3 ou 4 siècles montrent que nous vendions des peaux de mouton, des céréales, etc. Nous ne sommes devenus vignerons à 100% qu’après la crise phylloxérique, et nous sommes établis au Château de Luc dans les années 1870.

 

Vous a-t-il donc paru naturel de reprendre le flambeau ?
L.F. : J’ai d’abord fait des études d’ingénieur chimiste et été officier de marine dans l’armée avant de devenir ingénieur agronome. Puis je suis revenu pour aider mon grand-père et mon père, me faisant vigneron de fil en aiguille. Je pense qu’il est vital de vivre une expérience personnelle ailleurs, différente, avant d’être vigneron.

 

Quels sont vos liens avec l’appellation Corbières ?
L.F. : Mon histoire familiale est très liée à l’appellation. Mon père a fait partie de l’équipe qui a mis en place les VDQS, dans les années 50. Je me souviens qu’à cette époque, le slogan du syndicat était « Corbières, un cru qui a de l’accent ». On produisait alors des vins puissants, taniques, qui s’accordaient avec le cassoulet, la daube et autres solides plats de cuisine française que l’on avait coutume de consommer.

 

Quelle est la part de votre production vendue en AOC Corbières ?
L.F. : Aujourd’hui, nous cultivons 350 hectares de vignes, dont plus de la moitié en appellation Corbières. Trois de nos 5 domaines sont situés dans les Corbières : le château Fabre Gasparets, le château de Luc et le château Coulon.

 

Quel est votre circuit de distribution ?
L.F. : Nous produisons 1 million de bouteilles par an, que nous expédions majoritairement à l’étranger, surtout vers la Suisse, l’Allemagne et la Hollande. Le réseau France a démarré il y a 8 ans seulement.

 

Quelles sont les cuvées que vous aimez mettre en avant ?
L.F. : Il existe en Corbières certains produits exceptionnels, notamment la Cuvée Spéciale du Château Coulon, très développé en Suisse, et le Château de Luc, plus classique et traditionnel, développé en France.

Il existe en Corbières certains produits exceptionnels

Quel sera l’avenir des vins AOC Corbières

 

Que pensez-vous de la trajectoire du vin de Corbières?
L.F. : Jusqu’en 1900, le système en Corbières était la polyculture-élevage, et la vigne en faisait partie. Je pense que l’arrivée du phylloxera durant la seconde partie du XIXème siècle a constitué un tournant décisif en provoquant le renouvellement des vignobles. Le Midi a alors opté pour la production de masse, qui s’est révélée difficile sur notre terroir austère. Mais depuis 20 ans à 40 ans, les mentalités changent et les vignerons des Corbières se recentrent sur des vins de qualité.

 

Quel est selon vous l’avenir des vins de Corbières ?
L.F. : Pendant un siècle, les Corbières ont produit du vin anonyme au détriment de la qualité. Mais à l’heure actuelle, nous revenons au vin des origines, c’est-à-dire un vin de qualité. N’oublions pas qu’au Moyen-Age, les vins des Corbières étaient bus à la table du Roi. Nous avons cette tradition d’excellence, et nous devons de la remettre en place. J’en profite pour rappeler que c’est dans les Corbières qu’a germé l’idée d’un agrément de vin par la dégustation. C’est chez nous que la dégustation, formidable outil de développement qualitatif, a fait ses premiers pas.

 

Que pensez-vous du rôle du syndicat ?
L.F. : Il a un double rôle à jouer. Un rôle de défense d’une marque collective de qualité, et un rôle d’accompagnement et de développement.

 

Quel est votre position sur le sujet de la culture bio ?
L.F. : L’ensemble de notre production est bio, même en dehors de la vigne : notre lin, nos pois chiches, notre orge utilisée pour la bière. Il est fondamental de se battre pour un projet de développement régional durable, dont le bio constitue un élément clé.

 

Vous pensez donc que les vignerons ont un rôle important à jouer dans la région ?
L.F. : Les vignerons des Corbières d’aujourd’hui sont également des artisans, des gens qui travaillent dans un environnent de villages. La viticulture doit redevenir active dans les villages. Nous devons planter des arbres fruitiers au bord de chemins, participer au développement de notre environnement et redonner le goût du terroir et de la terre aux gens qui viennent chez nous. Les Corbières possèdent un patrimoine riche, très varié, qu’il nous appartient collectivement de mettre en valeur. Nous sommes une région authentique : ancienne, ancrée dans un univers de garrigue et de culture depuis les Romains, ensoleillée, au bord de la Méditerranée, préservée et superbe… Toutes ces images doivent être associée à notre région.

 

Pour terminer, un mot sur le caractère familial de votre entreprise…
L.F. : Je travaille avec mon épouse, 2 de mes 5 enfants et l’une de mes nièces. Même ceux de mes enfants qui ne travaillent pas avec moi exercent des métiers - parfums, restauration - ayant un rapport, bien que lointain, avec le vin. Oui, la culture du vin est très prégnante dans notre famille !